Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Je dirais bien que je l’ai lu d’abord innocemment ; et puis, pouf, c’est devenu autre chose, ça a pris une tout autre dimension. Tout à coup je me suis rendu compte que c’était drôlement sensible et aigu, ça ! Surtout : lâcher ! Et c’est si subtil de faire la différence entre ce qu’il convient de ne pas lâcher (une aspiration, un choix profond) et ce que l’on cherche subrepticement à garder, mais comme un chien qui ne veut pas lâcher son os… Eh, là, je me sens concernée… Lâcher, cela peut être le signe d’une liberté, d’une ouverture … on doit tellement s’emprisonner avec l’objet auquel on s’accroche !?

Voilà. Fort, tendrement,

Colette.

***

24-7-84

Aimé,

Me voici encore drôlement contente d’avoir lu et relu ton adorable lettre du 16 reçue hier. Ce que tu me dis de moi, sur moi, me donne des ailes ; et me procure une sorte de jubilation intérieure pleine de sécurité. Et puis quel bienfait de pouvoir te dire tout, en effet ! Tes mots si justes à propos de Colette me font infiniment plaisir.

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