Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Je veux en tout cas te rappeler tout de suite, afin que tu aies cela bien en tête dés le départ, que je tiens absolument à adapter mon retour à la situation. Je te le disais à propos de ton éventuel déplacement ; et c’est aussi vrai pour Diane si elle accepte d’habiter ma maison ; il faudra qu’elle y reste le temps nécessaire. Nous sommes ensemble pour tout, n’est-ce pas. Ce sera à toi de mesurer les choses, leur juste dosage : je ne veux pas que ma présence perturbe un redémarrage (ni non plus mon absence que Diane pourrait « se reprocher »). Je sais, tout cela est prématuré, mais je pense qu’il est mieux que tu le saches bien. Je suis contente aussi de ce que tu me dis à propos du pacifisme allemand. Le point qui me trouble pas mal en ce moment, c’est que je me demande si le seul acte vraiment positif, ce ne serait pas la généralisation partout de ce pacifisme. Pas seulement en Allemagne où il prend en effet un caractère trop spécifique. Qu’en penses-tu ? … Je veux enfin te dire combien cela m’aide de savoir, et de sentir que tu es avec moi ainsi, « bien attentivement ». Je crois, justement, que ces tournants dont je t’ai parlé révèlent l’existence d’un vrai temps pour moi. Temps intérieur essentiellement. Et je sais que je dois faire mieux par rapport à un autre temps, de liberté. Je sais aussi que c’est important que tu me le rappelles, comme tu le fais. … Nouvelles des uns et des autres… J’aime que tu aies ce besoin d’être dans ton atmosphère, chaque jour, pour un vrai temps, suffisamment plein.

J’ai envoyé un télégramme à Gérard.

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