Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Le 5 Novembre 1973, depuis la Bretagne où elle était allée se reposer quelques jours, Colette m’envoya des pétales de roses, avec ces mots : « Du jardin, où j’ai trouvé plusieurs roses corail et rouge, une, rose, deux boutons de roses jaunes, quelques œillets, une belle fleur jaune, et beaucoup de paix et de lumière, Pour toi, C. » Puis, le 10 Novembre, Colette, Tatiana et Jean Yves m’accompagnèrent à l’aéroport : je n’emportais qu’un sac de cuir à l’épaule. Que serait l’avenir ? Nous n’en savions rien. Mais Colette avait pleine confiance. Le 13 novembre j’étais de retour à Pondicherry. Le 14 je joignis les bétonnages en cours pour la construction du Matrimandir naissant, au milieu d’un plateau désert de terre orangée. Le 17 novembre au soir, le cœur de Mère cessa de battre. Quelques semaines plus tard, Colette me télégraphia le décès de Mamy (qui avait probablement compris qu’elle ne me reverrait plus).’Un peu plus tard elle m’écrivit la nouvelle d’un grave accident de voiture arrivé à Francis et Christiane, alors qu’ils s’en revenaient d’une projection privée, à Paris, de l’entretien télévisé que nous avions enregistré avant mon départ : Francis s’en sortit presque indemne, mais Christiane eut les genoux et le bassin brisés. Il lui fallut une endurance et une volonté assez formidables pour retrouver, malgré les pronostics des médecins, l’usage complet de ses jambes, et elle eut à souffrir des genoux jusqu’à la fin de sa vie.

En 1974 je m’installai définitivement à Auroville.

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