Lettres à Divakar jusqu'à 2005

J’aime qu’il y ait autour de toi cette beauté de l’herbe, des fleurs, des oiseaux. Et j’aime tant ton amour de tout cela ! … Je m’attends donc à recevoir un coup de téléphone d’Elie… Je pensais justement à elle et allais te demander de ses nouvelles. Et je suis vraiment très heureuse de savoir Gérard tranquille. Je pense si souvent à vous deux, ensemble. Embrasse-le tendrement pour moi. Quant à Claude et Vicky… : j’ai trouvé une longue lettre de Vicky, plus un gentil mot de Claude avec des dessins qui montrent à mon avis pas mal de talent… C’est surprenant – du moins sur le moment – de suivre à travers leurs lettres ce rythme particulier qui circule entre eux : quand Claude est dans un moment aigu, Vicky semble pondérée et calme, comme dans leur précédente lettre. Cette fois, Claude s’est calmé, a repris sa vie à Milan ; et c’est alors Vicky qui écrit une lettre belle, désespérée, merveilleusement sensible. Une sorte d’appel au secours également. Appel à une réponse de ma part – ce que j’ai fait et en général mes lettres l’apaisent. Mais j’y sens aussi un appel plus profond qui me tourmente un peu : que puis-je faire ? C’est drôle, je sens à leur égard, et surtout à l’égard de Vicky, comme une sorte de responsabilité. Non pas du tout en rapport avec une quelconque situation, mais je dirais que, il me semble que Vicky m’a « choisie » (pourquoi je ne sais ; tous ça est très flou malgré la sensation que j’en ai), et qu’on est toujours un peu responsable de certains choix qu’on a fixés sur vous. Je ne suis pas sûre de ce que je dis là. Et puis j’aimerais que tu me dises ce que tu ressens, toi, de leur situation, de leur appel vers moi auquel je veux répondre, librement surtout.

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