Lettres à Divakar jusqu'à 2005

« truc » ni une recette, mais une vraie méthode de travail qui, toujours, à plus ou moins long terme, se révèle positive.

Ainsi, tu te trouves dans un certain état, ce « rien » mettons, et tu voudrais savoir. Peut-être alors cherches-tu d’emblée au niveau des forces en jeu, démarche tentante et justifiée… Or il ne me parait pas évident que ce soit la voie la plus courte et la plus efficace pour trouver un assouplissement ; il se pourrait même qu’à certains moments cela rigidifie les choses, ou enferme. Je crois par contre à ce lent chemin qui, précisément, peut amener soudain le dévoilement des jeux de forces : la remontée du courant. Avant le « Rien », juste avant si possible, sinon là où tu peux : où étais-tu, qu’est-ce que tu as vu, pensé, éprouvé, qu’est-ce que tu t’es dit, etc. Là tu trouves, ici ça s’enchaîne, plus loin, ah là, un trou, un oubli, ce n’est pas par hasard… Que de révélations ainsi, souvent toutes simples, mais si riches de significations ! J’ai une image : la main de notre gentil et savant masseur qui remonte la colonne vertébrale et découvre là, ici, un nœud. Et puis j’ai un souvenir que je n’oublierai jamais : c’était une première découverte et une première tentative pour comprendre ce qu’est le mental. Une activité bouillonnante de celui-ci (dont je prenais conscience, ce qui était déjà un petit progrès) m’avait amenée à m’engager dans cette démarche ; je remontai ainsi toute une journée, découvrant pas à pas l’inlassable activité du Mental qui avait œuvré à mon insu presque, jusqu’au moment où je découvris alors, stupéfaite, une scène qui avait été refoulée, justement sous et grâce à cette mentalisation.

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