Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Ainsi : Z et toi (je me retire de l’exemple, étant donné la confiance et la liberté qui existent entre nous) êtes proches ; cette proximité vous permet de connaître et de partager, à bien des moments, un état de plénitude et d’identité. Et c’est là que tout commence dirais-je… Car comment concilier harmonieusement le double désir, inégalement réparti en chacun de vous deux peut-être, de perpétuer cet état, et de ménager sa propre autonomie, sa séparation en tant qu’individu. J’ai le sentiment que tu te trouves alors dans la nécessité absolue d’établir une distance, de reprendre souffle, - et pour cela de te refroidir, de te durcir, c’est-à-dire de devenir le contraire de ce que tu es ! Eh bien je crois, qu’au moins en ce qui concerne chacun individuellement, il n’est pas inutile d’interroger son propre double désir, de déceler les rapports, les ressorts cachés, la prééminence secrète, de dévoiler les déséquilibres, les idéalisations illusoires, les peurs comme toujours, pour parvenir, en soi-même d’abord, à des dosages et des choix plus équilibrés, plus ouverts au progrès. Je sais, tu me diras « comment faire puisque j’ai en moi ce besoin d’indépendance, de liberté !? »… Tout cela, c’est-à-dire toutes les hypothèses que je t’ai proposées dans ces quatre lettres, et qui sont à mes yeux en interaction, représente une fichue besogne, c’est vrai ! Mais comment en serait-il autrement pour chacun de nous s’il a quelque aspiration ?! Je sais que tu ne chômes pas dans ce travail sur toi-même. Mais je ne suis pas sûre – parce que c’est un aspect qu’on néglige facilement – que tu restes suffisamment « au ras des choses » comme je dis souvent. Comme exemple de ce que je veux dire, voici une expérience qui m’est chère, - ce n’est cette fois ni un

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