Lettres à Divakar jusqu'à 2005

violence ignorée, d’agressivité, et de peurs bien sûr ; alors tu stoppes, tu fais le vide, le silence… - Tu le rencontres – et tu pressens ce qu’il y a en toi de mouvements agressifs (de nature tout à fait moindre, de niveaux tout à fait autres, je peux t’en assurer) : même chose, tu stoppes… Car, dans ces deux cas, - et de cela aussi je suis totalement convaincue – tu n’as pas à ta disposition, soit comme réponse soit comme libération, ces mécanismes projectifs. Bien sûr, comme tout le monde, tu utilises la projection, je crois que c’est un mode de connaissance fondamental et premier du monde extérieur. Mais tu en uses normalement, modérément ; ce n’est pas pour toi ce mécanisme privilégié qui mène à tous les excès : la méconnaissance et la destructivité. Je te ressens, au contraire si je puis dire, très enclin aux identifications. (Je crois, à la fois que nous ne donnons pas à ces termes la même place, et qu’ils peuvent être néanmoins pour toi et moi en parfait voisinage.) Autre formule, autre agencement de la situation : Tu rencontres Y (l’opposé de X, moi par exemple…) ou Z, et tu poses sur lui ou elle ce regard qui parait le, la voir en transparence… Je suis, là encore, convaincue (pardonne ces certitudes osées) que 2 hypothèses sont à retenir parmi d’autres certainement : - soit le processus est déjà engagé en toi pour un motif qui ne concerne ni Y ni Z ; - soit – et je crois qu’il y a là quelque chose

d’important – tu éprouves, et peut-être souvent, une certaine difficulté à trouver, à aménager la bonne distance par rapport à autrui, surtout si tu sens en lui se déclencher un certain type de demande dû à vos rapports.

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