Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Tout à fait : je te dirai ce que je ressens et pense et comprends, sans ambages. « C’est un travail », oui, et on va s’y mettre. Avant d’évoquer les questions qui me paraissent se poser pour toi, et en toi (comme je te l’écrivais), je voudrais préciser ce que je pense globalement. Lors de ma rencontre avec Satprem, il m’avait dit deux choses : que la psychanalyse était une torche, oui, mais de faible intensité ; puis « qu’attraper une vérité », ça pouvait être négatif. Remarque profonde, à laquelle j’ai réfléchi. Et depuis, ce qui me semble négatif, c’est non pas d’attraper une vérité, mais de croire que cette vérité est LA vérité. C’est pourquoi je considère comme des outils, des moyens, les vérités que m’apporte mon métier. Vérités dont je te dirai – sans ambages – que si j’en avais douté, Auroville les aurait confirmées ! (Auroville, à l’image de cette Inde dont tu me parles à propos de Gandhi ; avec, aussi, sa lumière et sa douceur…). C’est pourquoi aussi, deux chemins dans la recherche des questions et causes profondes que tu évoques, me paraissent nécessaires et complémentaires : l’un qui est de se situer d’emblée au plus profond (y compris l’éveil, l’attention à l’extra psychologique) ; l’autre de se situer au plus proche pour remonter jusqu’au plus profond. (Et pour reprendre un peu l’analogie de Satprem, je pense que des éclairages de grande intensité peuvent, souvent, aveugler. C’est là que, pour moi, Auroville est exemplaire, justement). Auroville… Djaïma… Diane… Tu as parfaitement raison de vouloir lier ta situation actuelle et celle de l’ensemble environnant. Lucidité (dans le domaine psychologique en particulier) pour toi et à propos des autres – pour pouvoir lutter, changer, efficacement.

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