Lettres à Divakar jusqu'à 2005

opaques, de dire : « si quelqu’un vous racontait ce que vous êtes en train de me dire, quelles hypothèses feriez-vous ? ». Et cela a un effet libérateur ; c’est comme si je leur donnais la distance qui leur manque pour se voir (être en conflit c’est avoir le nez collé dessus), pour se détacher un moment de soi, de « je ». J’ai employé ce « truc » pour moi-même, et aussi pour toi à propos de ta question. Je me suis dit tout simplement, tout bêtement : « à quoi cela me fait-il penser tout de suite, que quelqu’un favorise ou provoque de telles projections agressives ? »… Voilà comment mes hypothèses sont venues, spontanément. J’ai d’ailleurs remarqué que certaines hypothèses de départ (et, me semble-t-il, à quelque démarche qu’elles appartiennent), lorsqu’elles sont à ce niveau de simplicité directe, au ras des choses, de recherche sincère et la plus libre possible, permettent souvent de faire au moins un tri et de gagner du temps. On sait d’emblée celles qui risquent de mener sur une fausse voie, et celles qui dégagent un accès vers une vérité supérieure. Je veux en tout cas te redire combien ta recherche d’un dialogue avec tel ou tel, ta patience, ton travail, tes activités, ta présence, sont de précieux et puissants atouts pour toi et ta Princesse. … On a vu « Gandhi ». Quel beau film ; à l’avance on craignait ces 3 heures de projection, et à la fin on aurait bien continué ! Mise en scène superbe, images superbes, la lumière de l’Inde… Il me semble qu’il n’use d’aucune démagogie, d’aucune fioriture plus ou moins romancée ; tout me parait vrai et réel. J’avais une sorte de réticence à l’égard de Gandhi. Elle a disparu.

176

Made with FlippingBook flipbook maker