Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Sacrée expérience, que je trouve très bien d’avoir faite. C’est elle, je le crois, qui fait plus que m’inciter à ne pas employer pour qualifier ce que j’ai ressenti, au cours de mes 2 aventures, tous ces synonymes de « bonheur » que d’ordinaire j’aurais utilisés ou, pire, suggérés… ! C’est que – pas toujours, loin de là -, mais un peu trop souvent, je pense aujourd’hui les avoir utilisés pour masquer certaines « inconsciences » ou complicités avec moi-même. Voilà donc mes 2 petits récits : 1) Nous sommes allés voir le spectacle de Raymond Devos. En fait il a fallu que deux personnes que j’apprécie beaucoup m’en parlent, et en des termes tels qu’il n’était plus question pour moi de manquer ça. Et c’est éblouissant ! Une drôlerie faite de tant de finesse, de sensibilité, d’intelligence, d’éveil, de conscience. Une satire de l’homme, et aussi du langage, qui n’a nul besoin de dérision, ni de méchanceté, au contraire. Un mime remarquable, en plus. Bref, j’ai bien ri, mais j’ai, plus encore, été émue parce que, constamment, je croyais pressentir le, ou les cheminements de cet homme vers cet accomplissement-là. Et j’éprouvais la sensation, en moi et pour moi, d’un espace intérieur plus vaste, plus tangible. Ma seconde aventure, donc, se passe au cours d’un déjeuner au restaurant avec René et deux hommes dont il a fait la connaissance pendant que j’étais à Sincérité. L’un, à qui il a affaire pour la mise au point assez complexe de ses fonctions actuelles (sa mise à la retraite qui devait avoir lieu le 24 avril, terme d’une prolongation de 3 ans, est repoussée de quelques mois encore). Cet homme est un « haut fonctionnaire » dont dépendent, sur le plan administratif, tous les médecins ; décrit par René comme quelqu’un de sympathique. … Suite, le 20-5-83

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