Lettres à Divakar jusqu'à 2005

… Il y a quelques jours, un très long coup de téléphone de Christiane. Un mot tout d’abord : Francis sait qu’elle m’a parlé de leurs difficultés, et elle sait que je t’en ai parlé. Je préfère, et elle aussi, cette liberté. Il semble que ce soit un peu le statu quo ; en fait le cap difficile et dur, pour Christiane surtout, est passé, mais elle vit au jour le jour dit-elle, dans la mesure où elle souhaiterait un dialogue profond tandis que lui, préfère vivre dans le non-dit – au point de … s’endormir dés qu’elle entame un début de dialogue ! La seule chose qu’il exprime c’est la longue contradiction qu’il a toujours cherché à concilier entre la vie qui a été la sienne et l’autre, toujours tentante, le célibat. Il continue à vouloir les concilier, mais ce qui heurte Christiane c’est que jusque voici 3 ans il « partageait » avec elle son autre vie disons ; souvent elle me dit qu’ils vivaient cela dans une bonne « complicité » (et je me demande si, justement, la complicité n’entretient pas, secrètement, un germe de non-vérité, sinon de fausseté : est-ce une vraie compréhension, est-ce que cela ne recouvre pas un non- dit ?). Enfin, ça va sûrement s’arranger, et je pense que ce genre de « crise » est souvent nécessaire. A cela s’ajoutent de grosses difficultés d’argent qu’ils vont devoir régler ces temps-ci, et même si je leur prêtais la somme du voyage à Auroville, ça n’arrangerait rien. Ils t’écriront, mais ça m’étonnerait que leur voyage ne soit pas remis.

… Je t’aime, à tout de suite,

Colette.

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