Lettres à Divakar jusqu'à 2005

justement : prenons Goupi par exemple, qui, ne pouvant reconnaître, regarder ses propres forces d’agression, trouve, au-dehors, un bouc émissaire à qui il colle ces forces, sur lequel il se décharge. Seulement, chaque fois qu’il se trouve en face de celui-ci, ses propres projections lui reviennent et l’attaquent, mais il ne les reconnaît évidemment pas comme siennes… C’est toujours de l’Autre que ça vient ! Reste qu’il est non moins important que le bouc émissaire travaille sur lui, et cherche à comprendre ce qui, en lui, facilité ce type de projection, de « formation » … les provoque, les appelle ?! Les entretient ? Et à partir de quelles personnalités, de quel genre d’hommes pour toi… ? Encore une fois, je trouve en tout cas très positive ton attitude lorsque tu cherches le dialogue avec Goupi. Et je n’oublie pas non plus ta réponse un jour : « oui, mais c’est là qu’Auragni se trouve ! ». Mais c’est que je crois très positif que tu sois, en toi-même, clairvoyant, à l’égard de toi bien sûr mais des autres aussi. « Un homme averti en vaut deux », comme on dit. Je n’ai pas oublié non plus que je veux être attentive à ne pas t’encombrer, à ne pas faire pression ; mais dans certains cas ou exemples limites comme celui-ci, je ne peux pas taire ce que je crois être une voix de la vérité. (Je rêve de m’installer sur la place publique d’Auroville, et de crier dans un haut-parleur ce qui me parait, si intensément maintenant, être un esprit superstitieux, et donc une déviation, un dévoiement de l’enseignement de Mère, qui retardent tout le positif d’Auroville, qui éloignent de cette libre lucidité dont tu me parles !). … Oui, on laisse en repos ton idée de voyage. Je pense qu’il faut que la situation soit suffisamment avancée et claire avec Auragni…

169

Made with FlippingBook flipbook maker