Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Mercredi 11-5-83 10 h 30 du matin

Aimé,

Bien sûr pardi, qu’on était bien tous les deux, « malgré ces petites difficultés ». Et même, très, très bien ! Comme tu vois, j’ai reçu ta 1 ère lettre (lundi), que j’attendais, espérais. C’est doux, pour moi aussi, de lire que tu as retrouvé Auragni à la plage. Même si ces moments sont encore rares, ou précédés par d’autres qui sont des épreuves, ils sont chaque fois beaucoup plus qu’un moment. Ils construisent peu à peu ; ils affirment, ils ouvrent le chemin. De la même manière, ton attitude est bonne. Ta constance, ta fermeté, ton courage, l’effort que tu fais sur toi-même pour comprendre et t’ouvrir (et si tu peux gagner progressivement une assurance tranquille) prendront le pas sur tous ces obstacles ténébreux. Et le rêve de Goupi pourrait si bien contribuer à éclairer ces ténèbres pour peu qu’il, ou « ils » consentent à voir sa signification essentielle. Oui, selon mon point de vue (qui me semble mériter l’intérêt que suscite toute approche de cet univers complexe qu’est le rêve), celui-ci m’apparaît d’une clarté et d’une simplicité exemplaires ; à mes yeux il éclaire remarquablement, non pas tant des contenus qu’un mécanisme psychique que je m’inquiète tant de voir activement à l’œuvre à Auroville : la projection dans l’un de ses aspects. La particularité du scorpion c’est de se piquer après avoir attaqué. Donc de retourner contre lui ses agressions ; particularité (selon mes schémas) de certains types de projection

168

Made with FlippingBook flipbook maker