Lettres à Divakar jusqu'à 2005

C’est alors que, dans un premier temps, j’ai « reçu » toute l’agressivité de ce genre de fuite, et tout ce que l’on peut en penser ; après quoi est venu l’autre versant, caché : sa peur, la nécessité où elle se trouve d’agir répétitivement ainsi, sa tendresse qui l’angoisse, son impossibilité de faire un choix et de s’engager, toutes choses bien antérieures à votre rencontre et que tes propres difficultés n’ont pu suffisamment apaiser (mais ça, c’est toujours et inévitablement l’enjeu de toute vie à deux). Bref, ce que je veux dire c’est qu’il faut voir en toute clarté l’aspect négatif (quel qu’il soit) pour en délivrer l’aspect positif et pour choisir de lui faire confiance. Tu as raison, et je t’approuve, de voir dans son geste ce qu’il y a de vrai, et pour elle et pour toi. Et quoi qu’on te dise (tous ces gens qui s’en mêlent et s’en nourrissent « en toute bonne conscience »), ne cède pas, en toi. C’est ton affaire, tes acquis, ta foi, ta confiance, tes buts. Alors, je vais ajouter quelque chose qui va te paraître bien dérisoire et incongru, alors qu’à mes yeux cela doit faire partie de ta lutte, et d’une attitude efficace pour tes contacts à venir avec A. : fais un effort (je connais ta tendance) pour te nourrir de manière équilibrée ; rappelle-toi, Mère a toujours choisi les « bonnes » nourritures qu’elle ne négligeait aucunement. Tu sais, j’ai appris beaucoup, beaucoup – surtout ces dernières années. Et tout ce que je te dis aujourd’hui, c’est sûr. Et c’est sûr que tu y arriveras (il faut sans doute que la période des « passions à chaud » commence à s’apaiser, pour que la vérité soit entendue, et je dirais par les seules oreilles concernées).

Je t’embrasse.

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