Lettres à Divakar jusqu'à 2005

… Et puis je pense évidemment à toi. A la mise en acte de ton travail de conscience pour répondre, dépasser, assumer, ajuster, tenir à bonne distance les mobiles haineux, bêtes à pleurer, les faiblesses que recèle cette soif de pouvoir qui mène le jeu de R. et de ses suiveurs ; j’imagine que tu dois, non pas lutter, mais te hausser sans perdre l’adaptation nécessaire à la réalité ; pour, ne serait-ce que te situer par rapport aux conditionnements de nombreuses années liés aux horaires, chemins quotidiens, et les transformer. Je sais l’exigence et la nature de ce travail, de ton travail de conscience ; je sais où tu te situes rien qu’à ta voix au téléphone : toujours présente, placée, ouverte à ton rire. Ce qui ne veut évidemment pas dire que les choses soient faciles, ce qui d’ailleurs serait suspect. Lorsque tu dis que toute votre bataille risque d’être avilie, n’oublie pas qu’elle aura laissé son empreinte, car elle remonte bien au-delà de cette funeste actualité. Et que ceux qui sont les acteurs de celle-ci seront un jour ou l’autre évincés par la force des choses. « L’éternel retour », passage obligé de la spirale ! … Pour être aussi « compréhensif » que possible, on dira que ceux qui se dressent en adversaires devant vous se sont et se seront fourvoyés !…

Colette.

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Jeudi 25-3-04

Aimé,

Alors comme dans un bazar – un joli, naturellement -, une promenade dans quelques pensées, ici et là. Alors, oui, ça ne m’ennuie pas de ne pas aller en Bretagne chez Pierre et Olga ; j’étais d’ailleurs hésitante… … Du coup, je m’offre cinq jours de vacances, à la maison, avec mon livre : confrontée à la reprise de ce fil

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