Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Si par hasard nous n’étions pas là, ce serait à cause d’une panne. En aucun cas tu ne dois t’inquiéter. Je croyais qu’il faisait beau depuis plus longtemps. Débrouille-toi pour commander ciel bleu/soleil. Je suis heureuse, heureuse de te revoir. Et je t’embrasse, moi aussi, grand comme ça, Ta C. » Plus tard ce même été 1963, j’étais allé retrouver Francis et Christiane à Fiesole, au-dessus de Florence, où nous séjournâmes chez des amis de Francis – riches bourgeois intellectuels et fantasques qui possédaient une vaste propriété (demeure ancienne et jardins à terrasses sur le haut de la colline) -, séjour durant lequel je me vis offrir un rôle dans un film assez « téméraire », par son metteur en scène en visite, sur le sujet de l’homosexualité des adolescents, « Les Amitiés Particulières » (rôle pour lequel un autre garçon fut finalement choisi, mieux motivé et préparé que moi), et parallèlement reçus également les avances d’une jeune femme dramatique, la fille aînée de la maison, qui m’introduisit à l’intimité. Je viens de recevoir ensemble tes deux lettres de jeudi. Tout à l’heure, au dîner, je vais appeler Florence pour avoir des nouvelles plus fraîches. J’espère vous obtenir. D’ici là je veux t’envoyer vite ce mot et te dire, encore, à quel point je trouve que tu exprimes avec une extraordinaire sensibilité tout ce que tu vois, ressens, expérimentes. Beaucoup de choses en effet se passent près de toi. Et je comprends ton plaisir à voir la confiance que t’exprime Christiane. Tu vois, mon trésor, je crois que nous allons avoir à nous dire beaucoup de choses aussi tous les deux. J’ai envie d’aborder avec toi certains problèmes que tu comprendras tout à fait dans la mesure où ils ne vont plus t’apparaître abstraits. « Lundi 26-8-63, Mon Ange chéri,

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