Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Et délicieuse ! Je te l’ai dit déjà : une jubilation de la regarder. Ceux à qui je la montre, tous poussent une exclamation. Et quel intérêt elle a pour le monde qui l’entoure, c’est vraiment très frappant. Tu verras, c’est très drôle, il y a au moins deux photos où, manifestement, Diane (que je suis contente d’avoir elle aussi) et elle regardent la même chose, chacune avec sa propre mimique. Et là, Ajneyam est si adorablement Boudou ! Je vous les ai envoyées il y a 3 jours… (J’avais envoyé plusieurs rouleaux de pellicule par Gérard, que Colette avait fait développer) Mercredi (avant-hier) j’ai pu remettre à Gérard toutes celles avec Maaura ; il est d’ailleurs dans une complète admiration d’Ajneyam ! … Gérard… Qui aurait dit que nous passerions plusieurs heures seuls tous les deux mercredi dernier ? (Marcia ayant un furoncle au pied et René étant retenu à l’hôpital). Je te donne quelques nouvelles car il a déjà déchiré 2 aérogrammes qu’il t’avait écrits, dans la mesure où il les trouvait faussants parce que « trop gris » (il a reçu le tien). En fait je crois comprendre qu’il est plongé dans des sensations et sentiments qu’à première vue on penserait contradictoires, mais qui, plutôt, coexistent : tout à la fois une sorte de brouillard et de pression (surtout avec l’appartement encombré, le père et sa maladie, Suzanne et son angoisse) ; la sensation d’un flou tout autour et puis, soudain, devant le Forum des Halles et Beaubourg, une force, une certitude intérieures… Je crois d’ailleurs que la meilleure manière, la plus précise, de te parler de lui actuellement, c’est de te dire l’effet qu’a eu sur moi notre rencontre : je me suis retrouvée dans la rue en fin de journée dans une sorte de rêverie qui avait un centre extrêmement fort – la certitude d’un contact, d’une expérience.

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