Lettres à Divakar jusqu'à 2005

… Nous avons passé mercredi des heures tendres, affectueuses, proches avec Gérard et Marcia ; mais Maaura (que j’ai trouvée changée malgré, à mon avis, ce quelque chose d’indéfinissable qui demeure encore un peu) pleure beaucoup, depuis des jours parait-il. Et c’est émouvant de voir Marcia répondre à Gérard, les larmes aux yeux : « si elle est bien je suis bien, si elle est mal je ne peux pas être heureuse ! ». Ce qui, en plus, la rend malheureuse c’est que, obligée de s’occuper sans cesse de Maaura elle ne peut aider Suzanne ( la mère de Gérard, chez qui ils séjournent pour leur passage en France ) et craint du coup de déranger tout le monde. J’ai trouvé Gérard calme, affectueux… En même temps je le sens « en attente » et, comment dire, économe ; de mouvements, de mots, et bien sûr de projets, les « choses » en lui comme un peu en sourdine. J’ai beaucoup aimé la manière dont il m’a dit combien ton existence lui était précieuse, et combien c’était là pour lui une amitié vraie… … Cependant, une complication : son père, que j’ai mis en contact avec un médecin très compétent pour une sciatique rebelle, semble être en fait gravement malade, ce symptôme étant secondaire à un cancer de la vessie. René et moi l’avons su hier et j’ai pu prévenir Gérard que ce médecin voulait le voir seul à seul pour le mettre au courant de ce diagnostic à peu près sûr. Je pense que cela va amener Gérard à retarder éventuellement son départ pour Rio. (Marcia venait du Brésil et sa famille souhaitant rencontrer Gérard et connaître leur enfant les avait invités.) En lisant ta lettre et tout ce que tu me dis de toi, une phrase s’est présentée spontanément à mon esprit : « quel dommage que Diane ne comprenne pas ! »… En fait : qu’elle n’accepte pas d’accepter, d’accepter vraiment cette proximité que vous vivez sur le champ, dés

143

Made with FlippingBook flipbook maker