Lettres à Divakar jusqu'à 2005

A vrai dire, et certainement dans la mesure où tu m’as bien aidée à les situer, je ne vois plus très clairement le lien que j’établissais entre ces deux situations. La seconde de ces situations étant ceci : le trouble, l’état troublant, le climat de léger suspens qui naissent d’une confrontation inopinée, non voulue, non réfléchie ; celle entre la vivacité de plus en plus présente d’aspirations, la présence de plus en plus nette d’une exigence (on marche ensemble…), et le rappel, que je le veuille ou non, du temps, de ma durée ! J’ai fait beaucoup de progrès. Mais je ne peux éviter, surtout dans la vie ici, de me projeter (et d’ailleurs l’être humain est en projet, en projection, en perspective) et de constater – bouche bée dirais-je, et ma surprise me saisit chaque fois – mes erreurs d’évaluation. C’est comme un bouillonnement de mouvements vers, qui seraient stoppés par le rappel, au besoin plein d’humour, de la réalité. Je fais en somme l’expérience bien répandue en ce monde d’une jeunesse très particulière, cette seconde jeunesse, moins tourmentée ou banale que la première, plus sûre, moins perturbée – et des limitations que lui impose le rétrécissement de l’avenir. C’est une curieuse expérience, que je ne suis d’ailleurs pas du tout en regret de vivre. Au contraire. Car elle me pousse plutôt à ne rien laisser échapper de ces neuves possibilités. La vérité, c’est aussi que tu m’aides énormément sur ce chemin d’une réalisation nouvelle.

Mercredi

… Tout à l’heure Marcia, étant ennuyée de ne pas venir, sera sans doute là avec Maaura, l’une et l’autre avec leurs rhumes, et l’une avec la poussée de ses premières dents…

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