Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Le passé – sa part liée à l’amour – est ce qui enrichit le présent d’un être. Et c’est aussi le présent qui contribue à donner la juste place au passé, qui le remanie, l’assimile, le projette. Un passé oublié, repoussé, refoulé…, ça ne colle pas ! Un passé idéalisé non plus. L’une et l’autre attitude sont peut-être les deux faces d’un même déséquilibre dans la réciprocité entre le passé et le présent. Il est bien vrai que certaines difficultés ou âpretés du présent faussent cette réciprocité et risquent de donner le pas aux expériences passées qui, du coup, perdent un peu de leur vérité. Je pense que mon « discours » ne t’apprend rien, mais je sais aussi que d’entendre l’autre dire ce que l’on connaît est souvent agréable. Souvent je me dis que nous sommes tous plus ou moins victimes d’une image idéale du Couple qui traîne depuis quelques siècles (pas tous) dans nos sociétés. Avec une morale du tout ou rien terriblement contraignante et fausse. Le couple, c’est une entreprise, un cheminement sur lequel se pose une exigence (et j’ai justement une entière confiance dans ton exigence), une rigueur et non une rigidité, une acceptation sans laquelle aucun dépassement n’est possible. Et puis il y a cette clé à trouver dont tu me parles, pour le futur, pour la transition. Et ça c’est la grande Histoire. Une clé qu’on aimerait bien voir Auroville trouver ! L’inertie, vraiment, quel boulet !

Oui, c’est clair, très clair ce que tu me dis à propos de mon expérience « Green ».

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