Lettres à Divakar jusqu'à 2005

A ceci près que les réflexions, la pensée, la sensibilité de Green l’entraînent depuis longtemps à dépasser toutes les formes d’orthodoxie, même les plus discrètes, qui sclérosent, restreignent, assèchent toute compréhension de ce qui se passe entre ces deux êtres, analysant et analyste. Et je t’assure que ce mouvement de sa pensée et de sa pratique ne vaut pas à Green que des amis, d’autant que personne ne peut trouver sa vraie rigueur en défaut. Donc je me sens très à l’aise face à cette attitude qui ouvre à tant de choses, librement, sans rien abandonner de ce qui reste valable, au contraire, car il y a là, dans ce « capital » analytique, de bons tremplins pour s’élancer. Et c’est précisément ce capital qui me manque en partie. Je me suis tellement méfiée de la théorie que je m’en suis remise trop exclusivement, et à coup sûr bien trop facilement, à mes « intuitions ». Et j’y décèle maintenant une forme de passivité qui ne me convient plus. Alors je suis tiraillée : vais-je tenter de « m’y mettre », ce qui, en tout cas, me serait plus facile que cela ne l’aurait été au début – plus facile et plus satisfaisant. C’est alors que je me dis : à quoi bon puisque dans quelque temps j’arrêterai de travailler… ! Remarque qui me déplait aussitôt, car après tout cela peut être pour moi, pour mon évolution personnelle, dans laquelle prend toujours place mon désir d’écrire. Avec du recul tout cela peut paraître une tempête dans un verre d’eau. Mais pour l’instant je suis dans le verre d’eau avec, en moi, une sorte d’énergie qui réclame. J’ajoute, est-il besoin de le dire, que c’est essentiellement avec mon regard aurovillien que je vois, et ai envie de voir tout cela.

Plus de place pour répondre à ta question sur René.

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