Lettres à Divakar jusqu'à 2005

vous les adresse comme une participation concrète, actuelle, une présence que je veux totalement positive et oeuvrante.

Et quant à Auroville… Je suis de ton avis : il est sûr que tous les problèmes continuent malheureusement à être abordés dans des termes anachroniques. Ici aussi, je crois : je ressens très fort que, par exemple, les notions de « gauche » et de « droite », de partis, sont vides de sens désormais. Le monde évolue mais nous manquons de « moyens » pour y répondre. Une sorte d’inertie mentale, mais que beaucoup commencent à dénoncer. Une sorte d’archaïsme, dont Auroville collectif est encore victime. Mais peut-être cette « nouvelle génération » d’Aurovilliens va-t-elle apporter un air nouveau ? Tout de suite il m’a dit qu’il avait reçu de toi une « adorable » lettre et que tu étais très « ferme et énergique » quant au projet de livre. Ce qui semble l’avoir non moins fermement ébranlé. Je connais bien ses intonations, ses mots. Je crois, oui, que ta lettre lui a fait franchir un niveau, et que ce projet entre pour lui dans une tout autre réalité. Reste, bien sûr, le plus difficile, peut-être : les premiers pas, la mise en chantier ; et à ce propos, c’est moi qui te dis, ne t’impatiente pas, il ne peut vraiment pas s’y remettre avant juillet, à Sincérité même. L’essentiel c’est qu’il s’y mette à ce moment-là (même si l’Aurovillienne remet bientôt quelque manuscrit chez Plon, ce n’est pas ennuyeux ; je dirais même, au contraire : il y a, il doit y avoir place, désormais, pour Auroville, ici). De plus, Francis a une « notoriété » et le Seuil aussi, qui leur permet de passer sans risque après un autre ouvrage. Hier soir, un coup de téléphone de Francis – qui vient à Paris bientôt.

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