Lettres à Divakar jusqu'à 2005

découvrir – beaucoup plus présente, confiante et en rapport avec moi-même. C’est quand même extraordinaire, extravagant, ces aventures de la conscience ! Il a fallu que je voie et sente ta, votre réaction à mes projets béats « dans 3 ans » pour me réveiller de cette longue, longue habitude, et me faire mesurer la différence entre la bonne, concrète, utile mise en projet, en perspective, et sa caricature. Bel exemple d’une des multiples formes de fuite que cette attitude. Et, bénédiction, je ne suis pas près d’oublier ce que j’ai ressenti dans l’après-coup conscient : d’abord la gêne, la petite honte, comme après une bévue, ou quand on découvre qu’on avait de fichus gros sabots ; et puis le saisissement lorsque j’ai découvert que je m’étais comporté comme ces personnalités intrusives que je désapprouve fondamentalement, ou comme tous ceux qui utilisent l’autre pour réaliser leur désir. Bref, quelle leçon, fichtre ! Ce soir, reprise des lundis Green. On va travailler cette année à partir d’un livre qu’il vient d’écrire. Un livre assez prodigieux qui apporte une autre respiration dans le cercle mental psychanalytique. Pas une « aventure de la conscience », non… encore que… Plutôt une ouverture de la, de sa pensée, une zone intermédiaire qui fait éclater les cadres étroits de la psychanalyse. C’est déjà ça. Il y a des hommes utiles. (Cela me fait penser qu’aujourd’hui, l’un de ceux-là, Mendès-France, est mort).

René est tout à fait lancé dans une lutte contre le sionisme. Il vient d’écrire de quoi faire une brochure ; c’est bien.

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