Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Samedi 2-10-82 – 18 h

Aimé,

La « petite inquiétude » fondait peu à peu lorsque hier j’ai eu la joie de ta douce 1 ère lettre. Et ça l’a vraiment chassée ! Une sensation très concrète, très précise : comme si cette confiance dont je t’ai parlé avant d’arriver à Madras, - et dont j’étais absolument sûre, mais qui était immobilisée par mon émotion – se libérait et changeait de place, montait. Vivante illustration de ce à quoi j’ai pensé durant ces 15 jours à Sincérité : c’est-à-dire l’importance de l’emplacement des choses (des choses « psychiques » !), de leurs rapports entre elles ; et que, lorsqu’on pense avoir fait le tour de tout, il reste encore à déceler la succession des rapports, des liens, des jeux de forces, de l’organisation à l’intérieur de soi-même… Il suffit souvent, dans une situation figée, de changer la place d’un élément pour amener une série de changements. Je suis contente de votre choix actuel d’un certain silence. Vrai silence, ou mieux : silence acquérant progressivement sa vérité, son ouverture. Et j’aspire chaque jour à votre partage de cette expérience qui peut en effet vous permettre de vivre une unité dans l’instant et, oui, les « petites choses ». Et il y a une grande chose – immense, essentielle et unique : Ajneyam. La profondeur de mon attachement et de mon amour pour elle, loin d’être aveuglants… sont, au contraire, garants de mon objectivité, car ils sont à la mesure de ce qu’elle est, justement. De sa beauté, son charme, son éveil remarquable, sa gentillesse.

122

Made with FlippingBook flipbook maker