Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Je crois d’ailleurs qu’elle est en partie dans ce fait : je t’ai trop gâté. Tu n’as pas rencontré assez d’obstacles, ni de difficultés. Et en ce moment, tu n’admets aucune difficulté, aucune autorité. J’ai choisi – profondément – d’être avec toi totalement mère et de te donner les joies que ma mère m’a données. Je ne le regrette pas. Seulement je pense que tous les deux ensemble, toi et moi, nous allons tenter de dépasser victorieusement les inconvénients de cette situation. Nous devons faire la preuve que ce système de gâteries, d’indulgence, est bon. Il faut que je t’aide jusqu’au bout. Mais il y a à cela une condition : c’est que tu me permettes de le faire. Que tu comprennes et appliques cette chose tout à fait évidente : que la vie est, aussi, - et heureusement – pleine de tâches, de difficultés. C’est à les surmonter que la psychologie et le bonheur d’un individu se structurent. Si le nourrisson ne rencontrait pas d’obstacles, il ne vivrait pas (cela, je te l’expliquerai). Il faut qu’avec toi nous fassions rendre au maximum l’énorme avantage que représente l’amour dans la vie d’un enfant. Tu as en plus la joie de vacances agréables, de camarades qui te plaisent. Une vie heureuse ne peut être qu’un alliage entre le travail et le reste. Que tu as. Alors ? Je suis persuadée que nous y arriverons. Réfléchis bien à tout cela. Ne crois surtout pas qu’il n’y a rien à réfléchir là-dessus. Au contraire. Et je pense qu’un cadre nouveau, que la neige, peuvent favoriser un petit moment de réflexions, qui sera la

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