Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Je suis bien « en regret » de savoir vos difficultés de surface - qui semblent faire barrage à votre appréciation mutuelle de ce qu’il y a de plus profond. Et sur quoi vous devriez pouvoir vous appuyer, puisque – tu me le dis – tout à coup ces difficultés s’évanouissent, vous montrant alors présents, aspirant à cette vie plus vraie dont vous êtes, chacun, parfaitement capables, à laquelle vous êtes l’un et l’autre ouverts malgré les obscurités. Je crains aussi qu’étant donné la présence de ces nœuds, vous oubliiez que la fatigue et le manque de sommeil de ces derniers temps jouent un grand rôle dans vos tensions précisément ; et que vous soyez tentés d’attribuer à celles-ci ce qui en fait appartient à une manière d’épuisement physique. Tu as dû beaucoup dormir, me dis-tu. Tu en avais le plus grand besoin… Et toujours en moi cette impression – malgré tout ce qu’un jour tu m’a écrit (que j’ai bien compris) sur mon « besoin » de « t’aider », et aussi sur l’aide que je représente pour toi (qui m’a fait un grand bien) -, cette impression donc que je devrais être en mesure de le faire plus spécifiquement. C’est comme lorsque une idée vous échappe, ou un mot qu’on a sur le bout de la langue… Par quel bout prendre, exprimer, ce que je ressens de vos difficultés… A moins d’être un mur, comment ne pas en être atteint, comment passer au travers de ces tensions absolument permanentes ?! A croire que j’ai reçu tout ça ici… ; j’ai été ces temps derniers assez nerveuse et irritable ! En fait, tout va bien ici. Je crois qu’il faut que je trouve ce fil. Et puis, cette atmosphère à Auroville…

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