Lettres à Divakar jusqu'à 2005

… J’ai donc gardé ces 5 photos, où je puis pleinement la découvrir et reconnaître tout ce que tu m’as décrit d’elle. Elle est si belle et si jolie. Son corps, son visage ; ses yeux écartés (c’est superbe), son menton si bien dessiné sur l’une des photos. Tout… quelque chose de si fort et de si paisible, lisse, délié et vif dans ses gestes étonnamment présents. C’est stupéfiant : on dirait un enfant de deux mois ; ce que je ressentais si fort avec tout ce que tu m’as dit au lendemain de sa naissance est maintenant une certitude : elle a vraiment vécu tout son temps de gestation. Son regard est en plein éveil, et comme je viens de le dire, ses gestes. Une autre chose me frappe beaucoup, qui émane d’elle tout entière : sa finesse ! Vous avez tous les deux donné naissance à un être adorable à tous les niveaux, accompli… une œuvre. Et je vous en félicite ardemment ! « Et justement »… il me faut dire tout ce que j’ai ressenti, et que la réalité, j’en conviens sans difficulté, contredit sans doute. Je fais allusion ici au petit malaise que j’ai à parler de Maaura. Du moins à partir de quelques photos. Vous, vous la voyez, la connaissez, appréciez son évolution. Je suis sûre que c’est une petite fille gentille, etc. Mais quand on a seulement une photo (en fait c’est moins et plus à la fois, car que de choses une photo peut révéler, et sans doute du sujet photographié comme du photographe, à un moment donné). Bon. Cela veut dire – peut-être verrez-vous ça avec mes yeux – que j’ai reçu une manière de violence de ce côté-là, sur certaines photos. Et que j’ai perçu très fort des différences de niveaux entre Ajneyam et Maaura.

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