Comment L’appeler?

Et se dresse alors le spectre de l‟ « ennui ».

Le vide et, en fait, l‟absence.

Que faire de ce temps « libre » ?

Certains d‟entre nous sont partis en quête d‟une réalité plus solide et durable et mieux habitée. Mais pour la plupart, il s‟agit de remédier à ce vide, à cette absence, à cet ennui ; il s‟agit de remplir cette béance.

Comment amener ou trouver de la présence dans cette absence ou au fond, derrière cette primaire existence morne et insatiable ?

Afin de pallier à ce manque et de lui octroyer du sens et du mouvement, les cultures et les religions humaines ont élaboré des gestuelles et des rituels divers, qui sont autant d‟invocations – mais de quoi ?

De réalités plus denses, mieux animées, mieux comblantes ?

Le besoin d‟être absorbé, d‟être distrait, intéressé, captivé, engagé, par quelque activité ou spectacle, relation ou évènement, d‟être emporté, de s‟oublier dans quelque intensité d‟expérience sensorielle, émotionnelle, intellectuelle, le besoin d‟oublier ses propres limites et carences et insuffisances en s‟identifiant autrement, même pour un moment ou quelques heures – ce besoin est à l‟origine de toutes nos décadences. Et c‟est ce même besoin de combler le vide de l‟absence qui, depuis peu, est exploité par les prédateurs de notre société

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