Comment L’appeler?

La trajectoire

Parce que, tu comprends, c'est sérieux: si pour que le monde existe tel qu'il est, il faut qu'il soit réellement séparé, et que d'être réellement séparé est la cause de toute la misère, alors...

Humains, nous ne pouvons trouver nulle part la certitude ou le réconfort d‟une permanence absolue ; certaines formations, relativement à notre condition, semblent exister à des rythmes qui s‟approchent de la permanence, telles les étoiles – et pourtant, même ces réalités émettrices de lumière et d‟énergie que nous pouvons retrouver à leur position déterminée chaque soir de notre vie physique, même elles, « un jour », explosent ou implosent ou se désagrègent. Si nous observons un écureuil, son activité nous paraît frénétique, ne s‟arrête-t-il jamais ? Et pourtant, la même activité constante – et nécessaire – se produit dans tout notre corps, à des rythmes distincts et complémentaires : et les pulsations régulières de notre cœur sont peut-être pareilles à celles d‟un soleil pour les cellules de notre foie. Même le roc n‟est pas absolument immobile ; même la révolution de la Terre n‟est pas éternelle : c‟est une question d‟échelle. Mais c‟est dans le domaine de la vie organique que toute activité semble le plus liée à des alternances de croissance et de dégradation, d‟épanouissement et de putréfaction, de naissance et de mort.

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