Comment L’appeler?

En même temps – parallèlement, autrement, simultanément -, s‟éveille dans le corps, dans quelques corps ou dans des corps de plus en plus nombreux, une compréhension du monde, de toute l‟expérience que nous en avons, qui semble analogue à celle d‟un enfant, pur, libre et vrai. Une délivrance radicale de toutes nos joutes perpétuelles, de toutes les fabrications et les obstacles secrétés par l‟ego. La conscience qui grandit dans nos corps à présent, comme si une nouvelle évolution prenait place depuis le fondement de l‟union avec la présence, au lieu du fondement de l‟ego séparé, cette conscience sait clairement ceci : quoique nous abordions, quelle que soit la tâche aujourd‟hui devant nous, notre première nécessité est de pouvoir opérer dans l‟harmonie, sans aucune contrainte arbitraire – une harmonie librement choisie. Il ne s‟agit plus de ce labeur héroïque des âges : la conscience du corps est libre du poids éthique, moral et sentimental de l‟idéal, elle est libre du drame. L‟unité humaine n‟est plus pour elle un but lointain, encore voilé, au large d‟une lourde complexité de facteurs et d‟influences : il s‟agit simplement de trouver le mouvement correct, la position juste. Le sens du tragique et de la résistance appartiennent à l‟épaisseur et l‟opacité du passé humain : il n‟y a plus lieu de les subir, ni de les nourrir. C‟est une simple nécessité, évidente et directe.

Donc, oui, regardons cette possibilité technologique inouïe, avec les yeux d‟un enfant = oui, à cette intelligence artificielle qui s‟inspire des fonctionnements des cellules cérébrales, il est peut-

53