Comment L’appeler?

tout l‟effort et tout le travail qui nous ont menés à ce point d‟éveil nécessaire ?

Plus récemment dans le temps linéaire, le prince Siddhârta, Buddha, eut une expérience déterminante. Il eut la soudaine et décisive révélation de la nature foncièrement illusoire de cette réalité dans laquelle nous semblons exister. Ceci, cette impermanence sujette à toutes les tromperies, les trahisons, les souffrances, les misères, l‟esclavage et la mort, ceci ne peut être réel : il nous faut donc en sortir. C‟est l‟attachement à notre « moi » séparé, à ses désirs, ses peurs et ses acquis malaisés, qui nous garde prisonniers de ce piège : il nous faut donc le trancher. Buddha ne percevait aucune autre réalité alternative qui ne soit pas également illusoire et il se tourna vers l‟annihilation absolue, la libération radicale de toute forme et de tout « moi », le Nirvana. Cependant, évaluant la force tenace des attachements, il formula un certain nombre de préceptes qui, observés et pratiqués dans l‟existence individuelle provisoire, aident à atteindre une égalité d‟âme et un détachement relatif qui préparent à cette libération. Ainsi la patience et la bienveillance envers tous, alliés à l‟examen rigoureux de sa propre nature individuelle et une discipline d‟austérité, vinrent caractériser les adeptes et pratiquants du bouddhisme.

Douce Mère fit de nombreuses fois dans son corps l‟expérience de cette illusion : la misère sordide, la médiocrité satisfaite à jamais,

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