Comment L’appeler?

La forme complète d‟une perle de rosée, d‟un flocon de neige, d‟un grain de pollen, et même, si fugace fut-elle, d‟une étincelle, est irrémédiablement soumise aux lois de l‟ensemble qui régissent le monde matériel – ou le degré matériel de la manifestation. Le corps d‟une jonquille ou d‟un lys, d‟un chêne ou d‟un banyan, bien que rivé dans l‟espace, doit y répondre et s‟y adapter. Il y a opposition, il y a vulnérabilité, usure, érosion, domination, il y a culture des ressources. Puis les corps s‟apprêtent à s‟élancer dans l‟espace et s‟y aventurer, l‟explorer et s‟y adapter : la belette et le serpent, l‟aigle et l‟éléphant, l‟abeille, la raie, l‟anguille et le dauphin, la libellule et le rhinocéros et le loup, le merle et le singe, tant et tant de modèles innombrablement sont composés à l‟épreuve de l‟espace et du temps. Aucun de ces corps, cependant, ne peut durer plus que son temps. Aucun corps animal, si perfectionné et si capable fut-il, n‟a pu développer des facultés de préservation et de renouvellement indéfinis.

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Chez certaines espèces, particulièrement les mammifères, un commencement d‟individualisation se précise, par des variations morphologiques et physionomiques individuelles et par la

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