Comment L’appeler?

Cependant, dans nos langages utilitaires, de quelle vérité s‟agit- il ? Celle de la société, celle de la loi, celle de la famille, celle de l‟amitié ou du devoir ou du serment ? Peut-il s‟agir de la vérité de l‟ensemble, du tout ? Le bien-être et l‟harmonie de tout ce qui est peuvent-ils dicter nos priorités ? Pouvons-nous imaginer ou même concevoir une telle humanité dont chaque membre à tout moment et infailliblement aurait pour priorité l‟équilibre et l‟harmonie de tout ce qui est ? Dans l‟Inde ancienne chaque jour dans les foyers résonnait la simple prière que tous les êtres soient en harmonie et en paix, que la prospérité vienne à tous. Un tel appel spontané, une telle exigence de l‟être humain individuel vivant et matériel, peuvent-ils advenir ? Telle est pourtant la question qui nous confronte tous aujourd‟hui : sommes-nous capables de vraiment souhaiter l‟harmonie pour tous, pour la Terre entière – spontanément, sincèrement, sans réserve ? Le politicien, le patron, le général, le magnat, comme le cheminot, le mendiant, le cultivateur et l‟ouvrier, la princesse comme la prostituée… ? Et pourtant, ne serait-ce pas en vérité la condition la plus naturelle et la plus saine et la plus normale, ne serait-ce pas l‟un des traits caractéristiques d‟une espèce humaine à laquelle il est bon d‟appartenir et que toutes les créatures pourraient respecter ? Et n‟est-ce pas cette humanité-là que le naufragé reconnait avec une infinie, intense gratitude quand, épuisé, désespéré et transi,

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