Au sujet d'Auroville 2022-2025
Auroville serait une autre aventure. Non seulement Douce Mère déclara le but de cette ville au service du Divin et d’une conscience nouvelle sur la Terre, mais y invita formellement des représentants de tous les pays, de toutes les nations, afin d’établir un embryon d’universalité réelle en quête d’une unité humaine concrète. De grands monastères ont existé, regroupant plusieurs milliers de membres à la fois, certains durant plusieurs siècles – comme au Tibet, par exemple, jusqu’à ce que la Chine s’en empare ; mais ceux- ci dépendaient d’une allégeance rigoureuse, tout comme les grandes abbayes chrétiennes, faite de stricte discipline et d’éloignement du monde « profane », tandis qu’Auroville se donnerait pour tâche d’offrir toutes les activités de la vie physique humaine à la force transformatrice de la Conscience de Vérité. Pour créer Auroville, il a fallu acheter des terres, autant de terres que possible et aussi mitoyennes que possible, pour acquérir suffisamment d’espace vital pour une collectivité qui pourrait éventuellement compter 50,000 résidents, et les fermes et vergers et les jardins et les bois attenants nécessaires à son autonomie harmonieuse. Douce Mère donna ce chiffre de 50,000 comme une clé dimensionnelle pour le progrès de l’expérience et l’échelle de son entreprise en correspondance avec le monde, entreprise conçue comme un laboratoire de recherches vivantes dans tous les domaines. Elle avait déjà fondé une Société qui avait pour objectifs de canaliser les donations nécessaires à l’achat de terrains ou de nouveaux bâtiments pour l’Ashram, ainsi que d’établir des centres dédiés à l’enseignement de Sri Aurobindo dans toute l’Inde. C’est à cette Société qu’Elle confia la tâche. Dans l’Inde, cependant, il y a des « plafonds » légaux qui limitent la possibilité d’acquisition immobilière d’une Société et il est probable que ce plafond, dans le cas d’Auroville, aurait été atteint assez rapidement. Douce Mère ne voulait aucune ingérence d’aucune organisation extérieure – qu’il s’agisse du Gouvernement de l’Inde ou d’une quelconque agence internationale – et n’acceptait de l’argent que s’il était soit donné sans conditions ou prêté à des taux raisonnables, mais sans aucune possibilité ultérieure d’interférence dans les affaires d’Auroville. Elle déclara qu’Auroville n’appartiendrait à personne en particulier, mais à l’humanité dans son ensemble, et seuls pourraient y séjourner ceux qui seraient des serviteurs volontaires de la conscience divine : conscience d’unité, de vérité, d’harmonie. L ’on y préparerait l’émergence d’une « race sans ego ».
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